ANALYSE
Jean Giono. 8. « Que ma joie demeure » : écrire-guérir, textes réunis par Laurent
Fourcaut, Revue des lettres modernes, série Jean Giono, Paris-Caen, Lettres modernes
Minard, 2006. Un vol.
La huitième livraison (la prochaine sera consacrée aux Vraies Richesses) de la série
« Jean Giono » dans la Revue des lettres modernes (Minard) répare une injustice. Comme l’explique en effet Laurent Fourcaut, maître d’œuvre de la série depuis le cinquième opus
(1991), Que ma joie demeure (1935), ce roman « qui a fait date », est « aussi curieusement un roman mal aimé, ou moins aimé, de beaucoup de ceux qui lisent Giono avec bonheur, voire avec passion. Et donc également un roman quelque peu boudé par la critique […]. » (« Avantpropos »). On soulignera à cet égard la cohérence de la démarche de Laurent Fourcaut. Ce dernier avait en effet commencé par « des textes qui sont parmi les plus significatifs mais aussi souvent les moins étudiés » (« Avant-propos ») avec le n° 5 de la « Série Giono » consacré aux « œuvres de transition : 1938-1944 ». C’est également à un texte peu mis en lumière et qui avait d’ailleurs été refusé par Grasset, Naissance de l’Odyssée, premier roman achevé de Giono, qu’il avait consacré le n° 7. Quant à l’injustice qui frappe Que ma joie demeure, donc, L. Fourcaut suggère « qu’un travail de réhabilitation, ou plutôt de réévaluation de la “première manière” reste à faire » (p. 235). D’où ce volume de La Revue des lettres modernes avec ses six études éclairantes et sa « Bibliographie de la critique » (établie par
L. Fourcaut) rendant justice – et d’autant plus qu’elles sont trop rares – à « la plupart des références bibliographiques relatives à ce roman » (p. 235). Autre grand intérêt de cet opus n° 8 : un « Carnet critique » de cinquante-trois pages rendant compte d’études gioniennes plus ou moins récentes (de 1994 à 2004) et pour certaines très importantes. Un numéro précieux donc, qu’il