Analyser et discuter la phrase de Daniel Halevy : «Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent à leurs militants»
Analyser et discuter la phrase de Daniel Halevy : «Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent à leurs militants»
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Depuis de nombreuses décennies, des travaux élitistes ont montré que les démocraties représentatives sont marquées par des tendances oligarchiques. Le pouvoir tend à être exercé par un groupe d’acteurs spécialisés, que sont les élites, la classe politique et ceux qu’on appellent les professionnels de la politique. Il est notable que les acteurs politiques exerçant des fonctions à haute responsabilité ont un certain nombre de caractéristiques communes, et c’est en ce sens que Daniel Halevy déclare : «Les dirigeants des partis se ressemblent plus entre eux qu’ils ne ressemblent à leurs militants». Halevy était un historien et essayiste français de la première moitié du XXe siècle, ce qui implique que cette déclaration fait plus référence aux IIIe et IVe Républiques.
Il est donc intéressant de se demander si les militants des différents partis politiques sont effectivement éloignés de leurs dirigeants, sur quels plans et quelles caractéristiques ces dirigeants peuvent avoir en commun. Nous nous intéresserons donc à ce phénomène de domination des élites dans le champ politique mais sous un regard contemporain, puisqu’il perdure encore aujourd’hui. Tout d’abord, nous verrons que les hautes fonctions en politique sont exercées par une minorité, en nous intéressant à la domination des élites politiques, qui gouvernent, puis nous étudierons les divisions qui peuvent émerger au sein d’un même parti, du fait notamment des différences entre militants «de base», et élus ou dirigeants. !
La question de la domination des élites fut développée à partir du XIXe siècle.
L’élitisme consiste à dire qu’il existe des personnes jugées comme étant meilleures, en dévalorisant donc le reste de la population. Deux sortes de théories en sont ressorties.
D’un côté, les théories marxistes affirment que