Au XVIIème siècle, les auteurs classiques s'appuient sur un idéal esthétique valorisant le bien, le beau et le vrai. Ainsi, en 1667, le dramaturge Racine fait représenter une pièce intitulée Andromaque. Dans cette dernière, le personnage éponyme est une troyenne captive du roi Pyrrhus qui la place devant un dilemme tragique, soit l'épouser, soit perdre son fils Astyanax. Dans ce passage de l'acte V scène 5, Oreste comprend qu'il a été l'instrument de la vengeance d'Hermione en tuant Pyrrhus ce qui a eu pour conséquence le suicide de cette dernière. Il sombre peu a peu dans la folie. Nous nous demanderons quelles dimensions racine donne-t-il au personnage d'Oreste, tout d'abord en montrant que ce dernier s'inscrit dans un épisode tragique, puis, qu'il va progressivement sombrer dans la démence.

Dans un premier temps, nous montrons qu'Oreste s'inscrit dans un épisode tragique.
Oreste semble être victime de la fatalité. En effet, il s'adresse directement aux dieux en les interpellant par l'apostrophe "ô ciel" vers 2. On remarque qu'il dit être le martyr d'une force qui le dépasse comme le montre les mots "ta persévérance" vers 1615 ; "sans relâche" vers 1616; "me punir" vers 1616; "ta haine" vers 1617 ; "ma misère" vers 1617. Il fait allusion à son destin avec les phrases " j'étais né pour servir d'exemple a ta colère" vers 1618 ; "mon sort est rempli" vers 1620. Les exclamations "Grace aux Dieux ! " vers 1613 ; "Grace au ciel " vers 1627, montrent une contradiction car Oreste semble être heureux de ce que les dieux ont décidé.
Oreste sombre alors dans une sorte de dépression en utilisant un registre pathétique avec le champs lexical du malheur "mon malheur" vers 1613 ; "douleurs" vers 1616 ; "malheur" vers 1619. Il semble décider de se suicider aux vers 1620 à 1622 "Je meurs content" "Pour couronner ma joie, dans leur sang, dans le mien, il faut que je me noie"
Il veut tout de même regarder les deux amants mourir, car il a tuer Pyrrhus mais également tué