« Le système anglais ne consiste point dans l’absorption du pouvoir exécutif par le pouvoir législatif, il consiste en leur fusion. »

La monarchie anglaise a connu une évolution qui l’a conduite à un régime parlementaire, il s’agit de la monarchie parlementaire. Cette évolution a débuté dès le 13eme siècle avec la création de la magna carta en 1215. Ce texte pilier de la monarchie britannique marque la naissance de la monarchie parlementaire. Au 17eme siècle, la grande remontrance, le Bill of Rights et l’Habeas Corpus vont aussi fortement contribuer à l’affaiblissement du pouvoir monarchique au Royaume-Uni. C’est enfin en 1689 que la révolution glorieuse marquera la naissance de la monarchie constitutionnelle. L’histoire anglo-saxonne est donc rythmée par des évènements qui ont contribués à un affaiblissement de la monarchie absolue (et donc du pouvoir du monarque) au profit d’institutions démocratiques représentatives des pouvoirs et du peuple. Le gouvernement, détenteur du pouvoir exécutif, et le parlement, garant du pouvoir législatif, en sont les principaux fruits. Cette séparation des pouvoirs s’installe dans la lignée de la pensée de Montesquieu et instaure donc définitivement la démocratie au Royaume-Uni. Cependant, la séparation des pouvoirs est relativement souple, le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif restent intimement liés et les relations entre ces deux organes sont complexes et multiples. Il semble donc opportun de se demander si ces liens étroits entre exécutif et législatif n’empiètent pas sur le principe de séparation des pouvoirs. La promiscuité entre le parlement et le gouvernement est indéniable (I), cependant la séparation des pouvoirs est bien déterminée et équilibrée (II).

I) Un exécutif et un législatif étroitement lié

En effet, les liens entre le gouvernement et le parlement sont nombreux. La position du cabinet par rapport au parlement est floue (A), de plus il existe un contrôle réciproque entre ces deux organes