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Cannabis : des dangers psychiques établis, des risques cliniques mineurs
Longtemps vide, le dossier scientifique des effets du cannabis sur la santé s’est étoffé ces toutes dernières années.
Données générales
En novembre 2001, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) rendait publique une expertise collective de la littérature scientifique sur le cannabis. Elle soulignait les incertitudes scientifiques dues au manque d’études, rendues difficiles par le statut illicite du produit. Parmi les éléments plaidant en faveur d’une dangerosité limitée du produit, l’Inserm retenait que, contrairement à d’autres drogues, licites et illicites, aucun décès n’avait été recensé après intoxication aiguë isolée par le cannabis. De même, notaient les experts, les signes somatiques aigus sont « souvent mineurs et inconstamment ressentis ». Enfin, l’altération de certaines performances psychomotrices et cognitives était en général réversible. En matière de dépendance, l’Inserm citait une étude américaine faisant état d’une prévalence « de moins de 5 % en population générale, et proche de 10 % chez les consommateurs ».
Santé physique
À la suite d’une conférence scientifique, le 25 février 2002, à l’initiative commune des ministères de la santé d’Allemagne, de Belgique, de France, des Pays-Bas et de Suisse, un rapport « Cannabis 2002 » a dressé un nouvel inventaire des connaissances. « Le cannabis n’a pas d’effet clinique chronique notable sur une partie quelconque de l’organisme humain, exception faite des poumons, mais cela est principalement lié aux effets de combustion plutôt qu’au cannabis lui-même, indique le document. La phase goudronneuse de la fumée de marijua ne contient environ que 50 % de carcinogènes de plus qu’une quantité comparable de tabac non filtré. » Le rapport poursuit : « Il n’y a pas de preuve d’effets chroniques sur le système gastro-intestinal, le système endocrinal ou le système immunitaire. Cependant, le THC