Anthologie 2nde

1821 mots 8 pages

Sommaire de l’anthologie :
Les Tableaux :
_ « La femme qui pleure » de Pablo Picasso (1937)
_ « Portrait d’une femme » de Sandro Botticelli (1480)
_ « L’Arlésienne » de Vincent Van Gogh (1888)

Les Huit Textes :
_ « La Chevelure » de Charles Baudelaire (1857)
_ Extrait de «La Femme de trente ans », Chapitre 1 (1831) de Honoré de Balzac.
_ « Mon rêve familier » , Poèmes saturniens (1866) de Paul Verlaine.
_ « Hymne à la Beauté », Extrait des Fleurs du Mal (1857 – 1861) de Charles Baudelaire.
_ « La Maline » (1870) de Arthur Rimbaud
_ « Le Front » (1536) de Maurice Scève, 1536
_ « Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés » (1555) de Louise LABÉ
_ « Vénus Anadyomène » (1870) de Arthur Rimbaud
« La femme qui pleure »(1937) de Pablo Picasso (1881-1973)
Daté du 28 Octobre 1937

« Portrait d’une femme » (1480)de Sandro Botticelli

« L’Arlésienne » (1888) de Vincent Van Gogh

« La Chevelure » (1857) de Charles Baudelaire

Ô toison, moutonnant jusque sur l'encolure !
Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !
Extase ! Pour peupler ce soir l'alcôve obscure
Des souvenirs dormant dans cette chevelure,
Je la veux agiter dans l'air comme un mouchoir !

La langoureuse Asie et la brûlante Afrique,
Tout un monde lointain, absent, presque défunt,
Vit dans tes profondeurs, forêt aromatique !
Comme d'autres esprits voguent sur la musique,
Le mien, ô mon amour ! nage sur ton parfum.

J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève,
Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ;
Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève !
Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve
De voiles, de rameurs, de flammes et de mâts :

Un port retentissant où mon âme peut boire
A grands flots le parfum, le son et la couleur ;
Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire,
Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire
D'un ciel pur où frémit l'éternelle chaleur.

Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse
Dans ce noir océan où

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nage sur ton parfum. J'irai là-bas où l'arbre et l'homme, pleins de sève, Se pâment longuement sous l'ardeur des climats ; Fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève ! Tu contiens, mer d'ébène, un éblouissant rêve De voiles, de rameurs, de flamnes et de mâts : Un port retentissant où mon âme peut boire À grands flots le parfum, le son et la couleur ; Où les vaisseaux, glissant dans l'or et dans la moire, Ouvrent leurs vastes bras pour embrasser la gloire D'un ciel pur où frémit l"éternelle chaleur. Je plongerai ma tête amoureuse d'ivresse Dans ce noir océan où l'autre est enfermé ; Et mon esprit subtil que le roulis caresse Saura vous retrouver, ô féconde paresse !….

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