CARTEL:
Cette oeuvre d’Yves Klein (1928-1962) s’intitule Anthropométrie de l’Epoque bleue. Elle date de 1960.
C’est une peinture à base de pigments purs et de résine synthétique sur papier marouflé sur une toile rectangulaire de 1,56m sur 2,82m.
Elle est conservée au Musée national d’art moderne du Centre Pompidou à Paris, qu’il l’a acquise en 1984.

DESCRIPTION :
Cette toile représente 5 empreintes corporelles partielles de corps féminins disposées horizontalement sur un fond blanc.
Elles ont été réalisées lors d’une « action-spectacle » (ou performance) intitulée également Anthropométries de l’Epoque bleue qui eut lieu en public et en musique à la Galerie Internationale d’art contemporain à Paris, le 9 mars 1960. Une centaine de personnes triée sur le volet a reçu un carton numéroté et nominatif demandant de venir en tenue de soirée. Sur ce carton d’invitation, le critique d’art Pierre Restany a écrit un texte rappelant l’origine ancestrale de l’empreinte humaine.
Yves Klein apparait, tel un chef d’orchestre en smoking et gants blancs, et dirige de la main trois modèles féminins nus qui s’enduisent le corps de la fameuse peinture bleue outremer et vont ensuite l’appliquer par contact sur de grandes feuilles de papier verticales ou posées au sol.

Lors d’une interview en 1960, Klein explique sa démarche : « Je combinai une sorte de ballet de filles enduites sur une grande toile qui ressemblait au tapis blanc des combats de judo. Il ne fallait pas que les mains s’imprimassent : cela aurait donné un humanisme choquant aux compositions que je recherchais. Je ne peignis donc que le corps jusqu’au cou, aux genoux et aux coudes. D’une éminence, je dirigeais les évolutions de mes pinceaux vivants. On fit d’abord de multiples répétitions : glissades, roulés, chutes renversements. Des heures de mise au point pour une exécution en quelques minutes, d’une extrême précision. Comme pour un assaut de judo ».

Cette performance dure 40mn et a lieu au son de la « symphonie