Antiféminisme
Le discours antiféministe, de nature différentialiste, s’articule autour de deux axes, souvent combinés l’un à l’autre :
- la place des femmes dans la société serait déterminée par leur « nature » spécifique qui limiterait leur capacité ou orienterait leur inclination,
- la différence entre les rôles sexués serait nécessaire à la préservation d’un ordre social harmonieux, fondé sur la distinction entre la sphère publique, réservée aux hommes, et la sphère privée où s'accompliraient les fonctions prétendument féminines (reproduction, éducation ou encore séduction…)1.
La participation des femmes à la vie publique, leur accès à l’éducation ou au marché du travail ont ainsi été dénoncés à différents moments de l’histoire comme un danger pour l’ordre social. S'il repose sur une structure relativement stable, le discours antiféministe s'est recomposé au cours de l'histoire en fonction des enjeux posés par la redéfinition des normes de genre.
Le travail des femmes
t grande sur le mouvement ouvrier français, justifie par l'infériorité naturelle des femmes le principe d'une différenciation sexuée des rôles sociaux, ce qui lui vaut d'être la cible de la féministe Jenny d'Héricourt. Pour défendre l’interdiction du travail des femmes lors du congrès de Genève de l’Association internationale des travailleurs (1866), les mutuellistes proudhoniens arguent qu’il « doit être énergiquement condamné comme principe de dégénérescence pour la race et un des agents de démoralisation de la classe capitaliste »
Les antiféministes les plus virulents dénoncent plus largement le principe même du travail des femmes. Dans les milieux catholiques