Antigone commentaire quinzième partie
Introduction
Cette pièce est une réécriture d’Antigone de Sophocle, auteur tragique de la Grèce antique. Elle s’inspire du mythe mais dans une version modernisée (ajout de scènes…). Ce dernier s’est concentré sur Crénon, alors que Jean Anouilh a centré sa pièce sur Antigone. Les tragédies mettent les personnages devant des dilemmes. Ces deux protagonistes font preuve de hybris/hubris : Crénon car c’est un tyran qui élimine tous ceux qui se mettent en travers de son chemin, il empiète sur le rôle des dieux, et Antigone car elle ne vit que pour les morts et ignore les vivants.
La pièce est présentée pour la première fois en 1944, sous l’occupation allemande. Anouilh : « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous étions alors en train de vivre ». Antigone est une allégorie de la résistance qui s’oppose aux lois édictées par le pouvoir en place. Elle renonce à la facilité et se rebelle, ne voulant pas céder à une prétendue fatalité. Crénon revendique de faire un « sale boulot » parce que c'est son rôle et qu'il faut bien que quelqu'un le fasse. La rébellion d’Antigone face à celui-ci symbolise celle de l’auteur face à Pétain. Anouilh s’est d’ailleurs inspiré du geste d’un résistant qui a tiré sur le chef du gouvernement de Vichy en 1941. Il dénonce implicitement la passivité de certains face aux lois dictées par les nazis. Antigone représente la résistance qui s'obstine malgré les dangers encourus.
I. La profération de l’aveu
Antigone va dicter 2 lettres au garde :
- 1ère lettre : l. 10 à 24
- 2ème lettre : l. 29 à 32
Elle avoue à la fois au garde et à Hémon.
Elle a peur de ne plus être aimée, et souligne son amour par des mots affectueux : « Mon chéri » (l. 13, 31), « je t’aime » (l. 32).
Elle emploie un langage simple, mais les liaisons entre les