« Antigone » d’Anouilh est une pièce de théâtre emplie d’émotion. En effet, celle-ci met en scène le personnage d’Antigone, fille d’Œdipe qui se trouve être une jeune femme pleine de vie et de révolte, voulant à tout prix enterrer dignement son frère, Polynice. Ce dernier, considéré comme « bandit » par Créon, le roi de Thèbes, n’a pas eu droit à un enterrement respectable. Le roi donne l’ordre d’exécuter quiconque transgressera cette interdiction. Cependant, Antigone, fiancée d’Hémon, lui-même fils de Créon, enfreint cet ordre. De là, nait le cœur du drame théâtral. « Question de vie ou de mort » car on peut croire qu’Antigone, lorsqu’elle décide d’honorer son frère, ne mesure pas les conséquences de son acte. En effet, elle semble tant déterminée, qu’on peut croire qu’elle a presque envie de mourir. Se pose alors deux questions « Antigone aime-t-elle la vie ? N’a-t-elle pas envie de vivre ? », questions que lui pose sa sœur Ismène. Ce à quoi, elle répond : « Pas envie de vivre... Qui se levait la première, le matin, rien que pour sentir l'air froid sous sa peau nue ? Qui se couchait la dernière seulement quand elle n'en pouvait plus de fatigue, pour vivre encore un peu de la nuit ? Qui pleurait déjà toute petite, en pensant qu'il n'y avait tant de petites bêtes, tant de brins d'herbe dans le pré, et qu'on ne pouvait pas tous les prendre ? » Cette réplique apprend alors au spectateur qu’Antigone aime la vie, peut-être même plus que quiconque. Mais alors, pourquoi prend-elle le risque de mourir ? Au fil de la représentation, le spectateur comprend que son action est motivée par ses idées et ses valeurs les plus profondes et que rien ni personne ne lui fera changer d’avis. Enterrer dignement son frère est donc, pour elle, « une question de vie ou de mort ».
Plus tard, lorsque Créon apprend le geste d’Antigone, il ne sait pas s’il doit la relâcher ou appliquer sa propre loi et la tuer. En effet, s’il l’exécute, il tuera celle que son fils aime.