Aphasie
I. Définition :
1) Etiologie :
Cette aphasie est la plus connue et la mieux identifiée des aphasies. Elle est aussi appelée aphasie motrice.
Les lésions se situent au niveau de la 3ème circonvolution frontale de l’hémisphère gauche.
2) Description des troubles :
Juste après l’AVC, le patient semble comprendre mais ne sait pas répondre, il ne fait pas de gestes pour compenser même s’il n’est pas hémiplégique, il ne cherche pas à écrire même s’il en est capable sur demande (même chose pour la lecture).
L’apraxie bucco-faciale est constante au départ et l’hémiplégie fréquente.
La récupération est assez rapide au niveau de la compréhension, c’est l’expression qui est touchée.
La prosodie est incorrecte et l’articulation est déformée.
Il y a une diminution de la fluence verbale qui peut aller jusqu’au mutisme.
Cette aphasie est caractérisée par un double déficit :
• l’agrammatisme :
Le patient énonce les mots avec des troubles articulatoires.
Les mots ne sont pas liés entre eux.
Le patient réalise des paraphasies verbales sémantiques (des synonymes).
Il utilise presque toujours des noms communs et le substantif remplace souvent toute une phrase : mots phrases.
Le déficit se situe au niveau de la morphosyntaxe, utilisation du style télégraphique : « Arrivée dimanche 15, midi, gare. »
• la désintégration phonétique :
Les neurologues appellent ce trouble « trouble arthrique » : il y a déformation, bredouillement ou le patient scande exagérément.
Le débit est irrégulier.
La prosodie est altérée comme à l’image d’un étranger qui parle notre langue avec un accent. La désintégration molle est à l’image de l’accent anglais et la désintégration dure est à l’image de l’accent germanique avec les coups de glotte, explosions, assourdissements, raccourcissements de la durée des syllabes, phrases scandées, …
Quand la désintégration phonétique est à un stade important, elle se traduit par un mutisme et s’appelle anarthie