Apologie de socrate
Au début, Socrate établit un décalage entre lui et ses accusateurs, pour ce qui est du langage et du rapport à la vérité.
Son intention est d’objectiver l’impression que les juges, et les Athéniens en général, peuvent avoir de lui.
Objectiver signifie mettre à distance de soi, transformer une idée abstraite en un objet, que l’on peut éloigner.
Sachant que le principe de la séduction est justement de rendre dépendant d’un sentiment, il va faire en sorte que les juges mettent à distance ce sentiment, produit par les accusateurs dans le but de les influencer.
Ainsi, le fait d’objectiver est une manière subtile de rattacher le discours des rhéteurs à sa cause. C’est une sorte de réflexion, de réflexivité, c’est-à-dire un retournement : Socrate va utiliser des propos énoncés contre lui, pour se défendre.
De cette manière, il questionne son auditoire, il l’interroge sur l’état dans lequel il se trouve, et lui demande s’il a conscience d’être dans cet état.
« Toujours est-il que, à moi personnellement, ils m’ont fait, ou peu s’en faut, oublier que je suis moi-même, tant était persuasif leur langage ! »
L’ironie de Socrate est palpable. Il dit que ses accusateurs ont tellement insisté, tellement exagéré, que lui-même a bien faillit s’y perdre. Il met en évidence les énormités proférées par les orateurs.
Ironie provoque le rire, donc un sentiment de plaisir. Dans ce cas, relève-t-elle de du domaine de la philosophie ou de celui de la séduction ?
Socrate se défend d’être un manipulateur, et cherche à démontrer que dans le langage, il y a justement autre chose que la manipulation. Or l’utilisation de l’ironie entraîne le rire, et par conséquent un sentiment agréable pour les juges. Si la séduction, s’appuie sur ce sentiment, provoqué de l’extérieur, alors Socrate,