Apologie de socrate
Gaston Bachelard disait: "«Il ne saurait y avoir de vérité première, il n'y a que des erreurs premières.»
Cette phrase, tout à fait subtile dans son énoncé sur la vérité, nous ramène à notre recherche de vérité. L'élan qui pousse à connaître une vérité ne conduit pas nécessairement aussitôt à cette connaissance, mais dans un processus d'essais-erreurs qui conduit à une connaissance" de vérité". «Ne rien prendre pour vrai qui ne nous paraisse, évidemment comme tel. Il faut éviter la prévention et la précipitation en toute chose,» disait Descartes. La vérité serait donc une révélation.
Cette connaissance semble reposer sur une expérience et une sensibilité capables de recevoir la subtilité de la vie. La vérité se cacherait dans toutes ces subtilités. Les expériences vécues et les interprétations qu'on en fait (les erreurs premières), ont besoin que l'on se place en distance face à elles de façon à ce qu'elles se déposent tout au fond de nous comme si un grand vase nous habitait et que chaque fois qu'une infime particule de vérité est vécue, ressentie, on doit s'arrêter, ne pas juger de façon logique, "prendre une distance" afin que cette parcelle vienne se déposer dans le vase. Il faut suspendre son jugement pour mieux nous interroger, développer son sens critique.
«Il n'y a que des erreurs premières», souligne que la recherche peut être très longue. La vérité ne se livre pas si facilement. C'est un travail constant, qui ne donne pas de résultats immédiats: «Il n'y a que des erreurs premières». Ce travail sur soi peut ressembler à cette avancée de Baudelaire que l'on peut aussi relier aux accusations de Socrate ; «Le poète est semblable aux princes des nuées qui