Approximation de pi
La première approximation connue du nombre provient des Babyloniens. Considérons la reproduction suivante d’une tablette de Suse :
Il s’agit en fait d’une table donnant l’aire (colonne de gauche) d’une série de figures (colonne de droite). Un premier exemple est donné à la ligne 27 :
2;37,30 IGIGUB SASAG 6 qui signifie :
2,625 est la constante du polygone régulier à 6 côtés
La « constante » désigne ici l’aire et correspond (approximativement) à celle d’un hexagone régulier dont les côtés sont de longueur 1.
Regardons maintenant la deuxième ligne :
0;5 IGIGUB SAGAM qui signifie :
1/12 est la constante du cercle
Cette fois-ci, c’est le périmètre du cercle qui est supposé valoir 1. On en déduit donc la valeur du rayon :
et l’aire vaut :
On en tire que la valeur de est 3. C’est une approximation un peu grossière, bien qu’on la retrouve aussi chez les Chinois et dans la Bible.
On peut cependant jeter un oeil à la ligne 30 :
0;57,36 IGIGUB SASAR qui signifie :
24/25 = 0,96 est la constante du cercle amélioré
Pour comprendre ce qu’est un « cercle amélioré », multiplions cette valeur par l’aire du cercle donnée à la ligne 2 :
Si on suppose que cette dernière valeur est l’aire d’un cercle, on peut en déduire la valeur de qui est :
Voilà une bien meilleure approximation ! On comprend alors que la quantité 0;57,36 = 24/25 est le facteur de correction à apporter à l’aire du cercle donnée à la ligne 2 pour obtenir une valeur plus précise, d’où l’expression « cercle amélioré ».
Cette approximation est assez remarquable pour l’époque, car il faudra attendre plus de 15 siècles et l’arrivée d’Archimède pour avoir une meilleure