Arbitrage Entre Inflation Et Chomage
Le contexte historique jouera un rôle essentiel dans le renouveau des analyses. Du point de vue de la relation entre le salaire, l’emploi et le chômage, deux périodes peuvent être distinguées facilement.
1) De la relation entre croissance des salaires nominaux et chômage à la relation entre croissance des prix et chômage.
En 1958 l’économiste néo-zélandais Alban William Phillips, publie un article dans la revue Economica pour rendre compte de son travail mené à la London School of economics. La recherche porte sur une liaison éventuelle entre le taux de croissance du taux de salaire nominal et le taux de chômage, elle repose sur l’observation de l’économie anglaise de 1861 à 1913 puis de 1867 à 1957. La relation statistique observée est forte et négative. Elle permet de conclure à la forte résistance à la baisse du taux de salaire nominal (la courbe est “plate” au delà d’un taux de chômage de 5 à 6 %).
La courbe de Phillips [4] rencontre très vite le succès et fait l’objet de très nombreuses vérifications économétriques.
Dans son article de 1958, Phillips explique la liaison négative entre croissance du salaire nominal et taux de chômage comme un simple effet d’un ajustement entre offre et demande : « Lorsque la demande d’un bien ou d’un service est relativement élevée par rapport à son offre, nous devons nous attendre à une hausse de son prix, ce d’autant que la demande excède l’offre. A l’inverse, une demande faible par rapport à son offre entraîne normalement une baisse de son prix. Il est raisonnable de penser que ce principe constitue l’un des déterminants du taux de variation des salaires nominaux, soit le prix des services du travail ».
La relation mise en évidence par Phillips est rapidement réinterprétée, dès 1960, par Robert Lipsey comme une