Arendt

939 mots 4 pages
"C'est l'avènement de l'automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l'humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l'asservissement à la nécessité. (...) C'est une société de travailleurs que l'on va délivrer des chaînes du travail, et cette société ne sait plus rien des activités plus hautes et plus enrichissantes pour lesquelles il vaudrait la peine de gagner cette liberté. Dans cette société qui est égalitaire, car c'est ainsi que le travail fait vivre ensemble les hommes, il ne reste plus de classe, plus d'aristocratie politique ou spirituelle, qui puisse provoquer une restauration des autres facultés de l'homme. Même les présidents, les rois, les premiers ministres voient dans leurs fonctions des emplois nécessaires à la vie de la société, et parmi les intellectuels il ne reste que quelques solitaires pour considérer ce qu'ils font comme des oeuvres et non comme des moyens de gagner leur vie. Ce que nous avons devant nous, c'est la perspective d'une société de travailleurs sans travail, c'est-à-dire privés de la seule activité qui leur reste. On ne peut rien imaginer de pire."

Hannah ARENDT . =======================

= Lisons le texte ensemble: (suite)

c'est: introduit l'explicitation de ce qui précède: cela revient à.

société: terme autour duquel le texte s'articule: toute disparition d'une caractéristique essentielle (le travail) d'une société ou bien marque une grave rupture d'équilibre, ou bien bien laisse la place à une autre société puisque l'homme est nécessairement un être social.

=> Comprendre que selon Arendt, , une autre forme de société exigerait la restauration de facultés supérieures que la société du travail n'exerçait plus: l'imagination, l'invention, l'esprit, la morale, la contemplation.

chaînes: reprend l'asservissement de manière imagée.

cette société: dans cette société égalitaire qui serait délivrée du travail.

ne sait: ignore

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