Arnulf rainer et la photographie plasticienne au xxeme siècle.
Arnulf Rainer est un artiste de l’avant-garde autrichienne, né en 1928 à Vienne. Pendant un temps proche du mouvement surréaliste, par son appartenance au Hundsgruppe (« Le groupe du chien ») de 1949 à 1951, qu’il exprimait à travers des procédés de peinture informelle et automatique, avant de se rapprocher du body-art , l’art utilisant le corps comme matériau. Progressivement, il manifesta son attachement aux artistes de l’actionnisme viennois (Wiener aktionismus) - Günter Brus, Hermann Nitsche, Otto Muëhl, Rudolf Schwarzkogler – artistes poussant ce travail du corps jusqu'à l’autodestruction physique lors de nombreux happening. De plus, formé par des lectures abordant des thèmes violents tels que le vice, la cruauté ou la souffrance – Artaud Le théâtre et son double, Bataille L’histoire de l’œil, Cioran Syllogismes de l’amertume. – Il est par la suite fasciné par la folie, les dérèglements mentaux qu’il cherche à retrouver et à s’approprier par l’absorption de substances psychotropes, qui ont également pour but de débrider sa propre créativité. Son intérêt viscéral d’attirance et de répulsion pour la folie qu’il retrouve dans l’art brut – dont il est collectionneur-, plus encore que dans le surréalisme ou l’actionnisme viennois, et qui a « orienté son imagination », ainsi « qu’ouvert de nouvelles voies » lui a permis de travailler avec certains patients et d’acquérir à la fois leur spontanéité et leur persévérance dans le geste tout en échappant à la rationalité. C’est cette démarche que Rainer va reconstituer dans son travail plastique qu’il cherche annihilé de tout discours et qu’il « peint pour quitter la peinture », selon ses propres termes.
Série « Önábrázolások » 1971-1976
Il s’agit d’une série d’autoportraits en noir et blanc réalisés par l’artiste entre 1971 et 1976, datés et signés. Ces autoportraits (genre qu’il utilise depuis les années 50) constituent un répertoire des expressions physionomiques de l’homme (la peur, la