Art et inconscient
« Dans l’œuvre d’art, l’inconscient se trouve dompté et assimilé :littéralement informé c’est à dire ayant reçu une forme. La mise en forme de l’inconscient n’est pas le développement de l’inconscience. Faut il dire que l’artiste s’abandonne au chaos ou au contraire qu’il essaie par la création de lui échapper ?Dans la phrase de Rimbaud : « je fixais des vertiges » il ne faut pas oublier le verbe « fixer ».
Michel Théron Initiation à l’Art (Ellipses 1993 p 44)
Au plus loin que l'on remonte, l'homme, lorsqu'il fut appelé à créer des œuvres d’art, à construire ou à bâtir, concrétisa ses intentions premières nées sans doute de l’imagination profonde, proche de l’inconscient par le dessin, le son. Il adopta la "technique du trait" pour mettre en forme ses idées sur le papier et celle du "tracé" pour la mise en oeuvre de la transformation des matériaux. celle du « chant » pour mettre en forme ses pulsions et plus tard celle de la « notation ».
On On retrouve des témoignages de ces techniques dés l’aube de l’humanité. Cette méthode de travail perdurera à travers les siècles et certains métiers d'Art ou d'artisanat l'utilisent encore de nos jours. Souvent, les créateurs réalisent des maquettes de leur projet, mais cette matérialisation du produit fini n'est pas utilisée comme base de raisonnement ou de calcul et ne sert qu'à concrétiser des intentions inconscientes, à les rendre explicites aux yeux de leurs commanditaires. Mais en tant que production de l’esprit l’art est il une simple émergence de l’inconscient et de ses pulsions une remise en forme des forces obscures de l’imagination ?Y a t il un art du chaos ou une fixation des vertiges selon des principes raisonnables ? La musique offre souvent des exemples de « fixation des vertiges » pour reprendre la citation de Rimbaud.
L’art n’est pas rationnel il plonge aux racines de