Comment l’artiste utilise-t-il les objets, les supports qui n’appartiennent pas au domaine de l’Art pour se les approprier? Comment l’artiste transforme-t-il la publicité en un sujet artistique à part entière? Quels sont les enjeux et les finalités de cette manipulation? La culture et l’art ont toujours imprégné la pub. Mais jamais sans doute autant qu’aujourd’hui. Lorsqu’Andy Warhol a peinte en noir en 1985, la bouteille vodka Absolut axe l’essentiel de sa communication sur le détournement de son produit par des artistes. L’apéritif Suze, lui, se fait chaque année habiller par Christian Lacroix. Les marques et la publicité aiment flirter avec le monde de l’art. Dans le genre happening, en 2002, Kenzo Parfums plantait 180 000 coquelicots dans les rues de Paris, suivant une idée de Patrick Corillon. Le passant pouvait découvrir des messages poétiques enroulés autour des tiges. On peut aussi citer les nombreuse publicités créées pour Perrier. L’omniprésence de la publicité dans la civilisation moderne a suscité l’intérêt d’un public de plus en plus nombreux. Cette attirance pour les « pubs » cultes est due à la nostalgie provoquée par les publicités anciennes, reflet d’une époque (les amateurs de réclames antérieures aux années 1960 sont connus depuis longtemps, mais le phénomène s’observe désormais pour des publicités plus récentes, celles des années 1980 en particulier) ; à la participation d’artistes réputés (Emir Kusturica, David Lynch, Blanca Li...) à la réalisation de publicités ; au star system, les célébrités du sport et du spectacle qui posent pour des publicités ; à la séduction publicitaire par l’humour ou l’érotisme de certaines publicités (Aubade, Pirelli...) ; à un intérêt sociologique, décrypter le fonctionnement des publicités étant apprécié de certains (notamment de leurs détracteurs) ; à l’intérêt pour le caractère informatif de la publicité. Ces publicités cultes rentrent dans un