Art mexicain au xxe siècle
Art mexicain : construction et déconstruction de l’identité nationale (1880-2000)
L’influence française reste le canon artistique dominant sous la présidence de Porfirio Diaz (1876-1911), ce qui montre la volonté du Mexique d’appartenir à l’ensemble géo-culturel européen. La révolution, qui débute en 1910, constitue un tournant majeur dans l’attitude des artistes. Elle entraîne une prise de conscience de la richesse culturelle mexicaine et la (re)découverte de "l’indianité". Diego Alfaro Siqueiros, Diego Rivera, Frida Kahlo, José Clémente Orozco inaugurent un art militant prônant l’espoir que porte la révolution.
A partir de 1922, l’Etat, stabilisé, lance un grand mouvement de commandes de gigantesques peintures murales, finançant ainsi le mouvement muraliste, qui restera dominant jusque dans les années 1970.
Jusqu’à la fin des années 1940, l’essentiel de l’art mexicain réside dans le muralisme officiel affirmant l’identité nationale –nationaliste – du Mexique. Diego Rivera illustre cette double composante de l’identité mexicaine, la révolution et la réforme agraire. Il fait le choix de l’absence de perspective, des figures massives et raides caractéristique de l’art maya et aztèque.
A la fin des années 40, les artistes mexicains se remettent à voyager, à étudier et s’installent en Europe. À la fin des années 1950, le gouvernement, toujours fidèle au muralisme, décide de soutenir l’abstraction dans le souci de présenter du Mexique une image modernisée sur la scène mondiale. Le travail des artistes néo-mexicains des années 1980 consiste à interroger leur " mexicanité " pour reconstruire une identité mexicaine débarrassée de ses mythes. Ils recherchent une expression artistique typiquement mexicaine par l’utilisation de symboles purement mexicains, tels la vierge de Guadalupe, les piments, les cactus, les volcans, dans des toiles de grande dimension aux couleurs vives, afin d’exprimer l’éternel de la « mexicanité »,