Art politique
L’art comme problème
Dans cette optique, l’art – qui inclut la littérature – est considéré comme un problème. Cela implique que l’activité de Polart est une activité critique, c’est-à-dire orientée vers la recherche des enjeux. Ce point de vue, qui écarte le préalable d’une définition de l’art en tant qu’objet, intègre en revanche dans sa démarche les définitions de l’art, en tant que symptômes de ces enjeux.
Considérer l’art comme un problème ne signifie donc pas que l’art soit défini comme étant un problème, mais qu’il est pris en tant que problème. Ce qui est en cause n’est pas la définition d’un objet, mais celle d’un statut.
Poétique de l’art
Travailler à construire une poétique de l’art présuppose que le langage est premier dans l’approche de la question de l’art. L’idée de départ est celle d’Émile Benveniste : la langue, dans son activité discursive, c’est-à-dire historique, est l’interprétant de la société. Et non seulement de la société, mais de toute activité humaine. Cette position, qui affirme le primat anthropologique du langage, conduit à postuler qu’une poétique de l’art est une théorie d’ensemble.
Mais le terme de «poétique» implique surtout un rapport à la littérature. Ce rapport est critique, au sens où, dans la littérature (ou ce qu’on peut appeler ainsi), le langage n’est pas le véhicule d’une pensée, mais une activité qui rend indissociables les plans linguistique, éthique et politique. Plus exactement, il y a «littérature» – ou «poème» au sens d’Henri Meschonnic – quand, dans un discours, le langage est cette activité.
L’art, réactif des sciences humaines
Une poétique de l’art inclut donc nécessairement le questionnement du statut du langage dans les sciences humaines et sociales, en conservant comme