Article 11 de la declaration
La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme. : établissement de la liberté de la presse, et emphase particulière de cet établissement « le plus précieux ». Ici on est sur un terrain légèrement différent du précédent. Il ne s’agit plus de « manifestation » de l’opinion, mais de « communication » — et l’on doit ajouter à l’opinion, la « pensée », c’est-à-dire quelque chose de plus structuré que la simple opinion. Ce n’est pas simplement l’idée que l’on a — l’ordre de l’opinion — et que l’on « manifeste » mais le raisonnement que l’on tient — l’ordre de la pensée — et que l’on « communique » qui est ici mis en place.
Tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement ; sauf à répondre de l’abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi. : le droit de l’homme devient réel pour le citoyen et son activité concrète (« parler, écrire, imprimer »). Le dernier membre est important puisqu’il suggère la fin des privilèges liés à l’impression sous l’Ancien Régime. Là encore la loi limite ce que le droit établit. Mais on remarquera qu’il s’agit maintenant « d’abus » et de « cas », ce qui est beaucoup plus spécifique que le trouble à l’ordre public. De plus on peut abuser de la liberté de la presse quand on peut mésuser de la liberté de conscience (qui elle a des effets sur l’ordre public, alors que l’abus regarde le mauvaise usage personnel de la liberté