Article de presse "la médina est la matérialisation de la ville arabo-islamique"
"La médina est la matérialisation de la ville arabo-islamique"
http://www.lemonde.fr/voyage/article/2009/09/01/ldquo-la-medina-est-la-materialisation-de-la-ville-arabo-islamique-rdquo_1339690_3546.html
Mohamed Métalsi est directeur des actions culturelles de l'Institut du monde arabe et spécialiste des cités arabo-islamiques. Il nous parle de sa connaissance de la ville marocaine.
Quelle est la structure de la ville marocaine ?
La ville marocaine d’aujourd’hui est composée de trois parties. La ville historique, la médina, qui est la matérialisation de la culture arabo-islamique ; la ville coloniale ; et la ville “post-indépendance” avec l’urbanisation périphérique des zones pauvres, riches, des zones commerciales et industrielles et les problèmes liés à cette urbanisation. Chacune de ces villes est l’expression de son contexte historique, de sa culture, des ambitions des habitants, de leur imaginaire, de leurs rêves… Commençons par la médina. Le mot vient du nom de Médine. L’appellation n’est pas fortuite, la première cité-Etat est Médine, en Arabie. Or, la ville est l’expression par excellence de l’islam. C’est l’outil d’arabisation et d’islamisation du Maroc. Elle a été le lieu de rencontre et de métissages des Berbères, des Moyen-Orientaux et des Arabes venus du Yémen, d’Arabie, des Africains et Européens, etc. La fondation des villes islamiques est liée au pouvoir monarchique. Le grand lettré Ibn Khaldoun disait : “A grand roi, grande ville.” De manière générale, ce sont les rois qui fondaient les villes, avec le peuple bien sûr. Lorsqu’une dynastie prenait le pouvoir, elle préférait changer de lieu. Par exemple, les Mérinides étaient à Fès. Quand les Saadiens les ont remplacés, ils ont transféré la capitale à Marrakech. Une nouvelle dynastie ne s’installait jamais dans le même palais que le pouvoir précédent. Elle préfère le détruire pour effacer sa mémoire. Par conséquent, les notions de