Article "torture" de voltaire, dictionnaire philosophique
Au XVIIIème siècle, siècle des Lumières, une des principales ambitions est de répertorier les connaissances de l’époque mais aussi de lutter contre toute forme d’injustices ou d’inhumanité. Ainsi c’est à cette époque qu’apparaissent beaucoup de dictionnaires ou d’encyclopédies comme le dictionnaire philosophique de Voltaire publié en 1764. Dans l’article « torture » situé à la suite du « traité pour la tolérance », Voltaire se dresse contre cette pratique barbare à l’aide d’une argumentation que l’on ne peut pas vraiment qualifier de traditionnelle mais qui est pourtant tout aussi efficace. Mais par quels procédés notre auteur fait-il adhérer le lecteur à sa thèse ? Pour trouver la réponse à cette question nous étudierons dans un premier temps la structure simple du texte qui renferme une certaine variété puis nous nous tournerons vers l’argumentation originale de ce texte basée sur différents procédés.
Dans ce texte, le lecteur fait face à un narrateur externe qu’il ne peut apercevoir que lors de ses rares interventions avec l’apparition de la 1ère personne du singulier : « je ne sais pourquoi » à la ligne ou 16 ou du pluriel : « nous prendre » ou « nos danseurs » aux lignes 17 et 31 mais aussi avec des remarques relatifs à son jugement personnel comme « gens comparables aux sénateurs romains » à la ligne 23. Par cet effacement volontaire, aussi accentué par l’absence de ponctuation expressive, Voltaire laisse le lecteur libre de juger par lui-même. Celui-ci doit aussi suivre l’alternance d’anecdotes et de généralisations, contenue dans ce texte qui crée un rythme entrecoupé de changements brusques de contextes, sans transitions ni liens apparents. Chaque paragraphe contient pourtant une conclusion, parfois sous la forme de citations comme à la ligne 9 « Cela fait toujours passer une heure ou deux » ou sou la forme de paroles rapportées notamment à la ligne 14 « Mon