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|Des billets de 100 euros et de 100 dollars |
|© AFP/Archives Thomas Coex |
Les Etats-Unis se disent prêts faire marcher la planche à billets pour soutenir la croissance, affaiblissant le dollar. Le Japon vend en masse des yens pour protéger ses exportations. Piégé, l'euro semble condamné à monter à un niveau préoccupant pour l'Union européenne.
L'euro, qui valait encore 1,27 dollar le 13 septembre, a dépassé mercredi 1,34 dollar pour la première fois depuis fin avril, quand la crise des dettes publiques commençait à peine à angoisser les marchés.
Sa progression s'est nettement accentuée mardi, quand la banque centrale américaine, la Fed, a prévenu qu'elle était prête à adopter de nouvelles mesures pour contrer le ralentissement de l'activité. Ses interventions reviennent à créer de la monnaie pour acheter des titres sur les marchés du crédit, et pèsent donc logiquement sur la valeur du dollar.
Au Japon, les autorités, paniquées face à une envolée de leur monnaie à son plus haut niveau en 15 ans face au dollar, ont lancé le 15 septembre une opération spectaculaire. Elles ont vendu des yens sur les places financières de Tokyo, Londres et New York, pour un montant évalué par les cambistes à près de 2.000 milliards de yens (environ 18 à 19 milliards d'euros).
"La conséquence logique de cette bataille entre les Etats-Unis, le Japon et bien sûr la Chine (régulièrement accusée de manipuler sa devise, ndlr), c'est que l'euro devrait être poussé vers le haut, comme en 2002", a commenté dans une note Simon Derrick, qui suit le marché des changes pour BNY Mellon. "Il devient en effet la soupape de sécurité du système".
Et rien ne semble indiquer un changement de tendance à court terme: la Fed n'a toujours pas adopté ces fameuses mesures sur lesquelles le marché des changes parie pour novembre ou décembre