Au Lecteur
Charles Baudelaire (1821-1867)
I. L’établissement d’un pacte de lecture
a) Un poème ou une préface ?
- Position liminaire du poème lui confère un statut particulier - Titre suppose une adresse au lecteur et une présentation du recueuil
b) La complicité des damnés
- Apostrophes au lecteur - Tutoiement final - Appositions font du poète et du lecteur des complices
c) L'homme déchiré entre Spleen et Idéal
- Couples antithétiques (péchés /repentirs ; têtus/ lâches) - Expressions proches de l’oxymore - Champ lexical de la souffrance morale : ces procédés laissent apparaître une tension entre les contraires.
II. La figure du poète comme incarnation de la condition humaine
a) Le poète comme représentant de l’humanité
- Fraternité suggérée par le pronom personnel « nous » - Discours de portée générale : emploi de présentatifs et du présent de l'indicatif Le poète parle au nom de l'ensemble des hommes.
b) Un homme en proie à la déchéance
- Comparaison « Comme les mendiants » - Champ lexical de la pourriture - Rejet du verbe « Descend », au début du vers suivant renvoie à l’idée de chute, de déchéance, de l’humanité Procédés qui mettent en avant l’idée paradoxale que l’homme se plaît à s’enfoncer dans le vice
c) L’homme victime de ses vices et de celui qui les fait naître
- Epitrochasme initial - Mise en valeur de Satan (Présentatifs, titre : Trismégiste) - Image du pantin Procédés qui montrent l'homme comme soumis à ses vices et manipulé par Satan
III. Poésie comme moyen d’ « extraire la beauté du mal »
a) Sublimer le langage par le rythme et la rime
- Jeux sur sonorités (assonances et allitérations) masque trivialité de la réalité désigné. - Mots bas à la rime (remuent/puent) dans rimes embrassées, alternance masculines/féminines sublimés deviennent poétiques.
b) Faire atteindre au mal une dimension métaphysique
- Métaphore (« le riche métal de notre volonté/Est tout vaporisé par ce savant chimiste ») - Effet d’attente et personnification de