Autisme et clinique
Dans l’institution Pierrick est désigné comme sorti de l'autisme, car sorti de son mutisme. Mais quels sont les éléments cliniques permettant de définir une structure autistique ou psychotique. Depuis les trente dernières années, de nombreux travaux font percevoir des traits structuraux spécifiques de la position autistique. Rosine et Robert Lefort posent les bases d'une clinique différentielle autisme/psychose, mais avec la forclusion pour mécanisme commun. «L'éjection par le sujet, dans la psychose, de la métaphore du nom du père, comme clé fondamentale de sa position subjective» . Pour eux cette structure viendrait en 4ème structure, à côté de névrose, psychose et perversion. Si «le fonctionnement autistique leur apparaît maintenant transtructural, compatible avec la névrose» , alors il n'y aurait plus de raison de poser la question de la structure du sujet sorti de l'autisme : schizophrénie ou paranoïa. Il semble important de répondre à ce questionnement pour le choix du travail clinique avec Pierrick.
Un symptôme
En 1911, Bleuler emploie le terme d'autisme pour la première fois, dans le traité de psychiatrie, un ouvrage concernant la démence précoce, intitulé Dementia Praecox Gruppe de Schizophrénie. Il ne s'agissait alors pas d'une pathologie mais d'un symptôme primaire de la schizophrénie adulte. Il en parle en tant que perte de contact avec la réalité et grande difficulté des patients à communiquer avec autrui. Pierrick a toujours été signalé en décalage du discours des autres, difficilement inscrit dans la demande de l’autre. Cela en fait un symptôme s'inscrivant dans la définition de Bleuler.
Solitude et immuabilité
En 1943, Kanner, médecin autrichien fondateur de la pédopsychiatrie, décrit l'autisme infantile précoce à partir de l'observation de onze enfants mutiques, comme l'était Pierrick. Avec le travail thérapeutique, Pierrick est sortit de son mutisme. Cependant, comme Kanner, on observe toujours que «le contact physique