Autoportrait
Il convient de distinguer ce type d'autoportrait, que l'on peut appeler " professionnel ", d'un type plus personnel, dit " physiognomonique ", où l'artiste montre moins un homme en train de peindre ou de sculpter qu'un homme qui se regarde. Dans le premier cas l'image a des implications sociales évidentes, puisqu'elle est une autoprésentation de l'artiste, destinée à rappeler ou à magnifier son activité ; dans le second, elle tend à prendre un caractère plus psychologique et entraîne souvent des implications symboliques et morales. Les conditions historiques de l'autoportrait permettent de préciser ces deux orientations fondamentales.
On peut considérer comme des autoportraits au sens large les représentations, finalement assez nombreuses, d'artistes au travail, que l'on trouve dans les peintures égyptiennes ou sur les vases grecs ; ce sont des images corporatives, de même que les signatures de potiers sont des marques de fabrique. En revanche, une tradition, rapportée par Plutarque, a dénoncé l'audace de Phidias, qui se serait représenté avec ses traits caractéristiques parmi les figurants de la Bataille des Amazones sur le bouclier sculpté d'Athéna Promachos au Parthénon (438) ; le moraliste voit là un acte d'" hybris ". L'affirmation du pouvoir de l'artiste change de sens selon qu'il le met au service du " sacré " ou non. Les textes parlent aussi d'ouvrages peints par Apelle, Parrhasios, qui étaient plutôt des démonstrations de capacité technique.
Les exemples d'autoportraits sont aussi rares au Moyen Âge que ceux de portraits caractérisés : l'orfèvre Volvinius sur l'autel d'or de