Aux champs
Dans la tradition, une ellipse correspond à une figure microstructurale de construction. On l’identifie lorsqu’une suite syntaxique apparait dépourvue des supports lexicaux communément attendus, et grammaticalement impliqués, dans les éléments en seconde position de construction parallèle, et ce en fonction d’une conception particulièrement exigeante de l’expression de la phrase.
Exemple :
Tout l’équipage humain semble en démence ; on met
Un aveugle en vigie, un manchot, un manchot à la barre ;
[…]
La mal, peut être joie, et le poison parfum
Ces verbes de Hugo (Les contemplations) illustrent deux cas de la figure, dans les suites des deux parallélismes, de on … barre et le … parfum : l’explication du développement grammatical poussée au maximum d’une certaine manie, produirait, dans le premier cas, la reprise de on met, et dans le second peut être.
Si l’on élargit le point de vue, on reconnaitra que l’ellipse est une figure plus considérable qu’elle ne le paraît. Indépendamment du sens que le terme en narratologie moderne (non apparition d’une séquence narrative attendue dans un programme parfaitement codé, culturellement déterminé, comme tel épisode traditionnel dans un roman d’aventures, ou récit non fait d’une péripétie pourtant impliqué dans la suite de la narration), l’ellipse se remarque à deux autres titres au moins dans l’histoire de la rhétorique. D’une part, elle constitue un des traits essentiels de certains styles de la brièveté. D’autre part, elle fait une entrée en force dans les traités de rhétorique classique de l’époque moderne.
Définition : Une ellipse consiste à omettre volontairement certains éléments logiquement nécessaires à l’intelligence du texte. En narratologie, l’ellipse passe sous silence des événements, ce qui accélère considérablement la