Axe de la préface de la nouvelle heloïse
En premier lieu, nous pouvons remarquer plusieurs procédés affirmant que ces échanges de lettres ne sont qu’une fiction. Par exemple, à la ligne 5, la question rhétorique « ai-je fais le tout, et la correspondance entière est-elle une fiction ? » sous entend que ces lettres ne sont pas authentiques. De plus, le paragraphe de la ligne 11 à la ligne 16, vient appuyer le fait que la correspondance ne soit qu’une fiction. En effet, l’éditeur affirme « qu’ayant été plusieurs fois dans le pays des deux amants, [il n’y a] jamais ouï parler du baron d’Estanges, ni de sa fille » (l.11-12). Il met donc en doute l’existence des personnages principaux de l’œuvre, tout comme il le fait à la ligne 13 en parlant de la « topographie grossièrement altérée en plusieurs endroits ». En lisant ces affirmations, le lecteur est alors en mesure de fortement douter de la vérité des faits. Enfin les verbes « je déclare » (l.11) ou encore « j’avertis » (l.13), donnent aux déclarations de l’éditeur un ton presque solennel, lui permettant d’accroitre sa crédibilité. Alors qu’au XVIII ème siècle, le roman est un genre décrié et considéré comme dangereux, nous pouvons voir, dans cette volonté de l’auteur de faire passer ces lettres comme une fiction, une préparation à l’avènement du genre romanesque. Alors que l’éditeur présente clairement la correspondance comme factice, les lecteurs vont être amenés à douter de ces propos. Contrairement à ce que nous avons vu précédemment, l’éditeur présente aussi l’œuvre comme un authentique échange de lettres. Ainsi, le champ lexical de la publication est utilisé tout au long de cette préface. En effet, le verbe publier est utilisé à plusieurs reprises : ligne 2 « j’ai publié », ligne 7 « qu’il publie » ou encore ligne 37 « l’avoir publié ». De même pour le terme de recueil, qui revient souvent aussi : ligne 7 et 28 « ce recueil ». Le lecteur peut donc être hésitant sur