Axe iii du commentaire de l'incipit de 'la bête humaine'
Nous avons vu que le point de vue de ce roman naturaliste met les hommes et les machines sur un pied d’égalité. Quels sont les autres distinctions qui permettent d’identifier ce roman au genre naturaliste ?
Il est intéressant de constater l’atmosphère étouffante décrite par cet incipit. Le paysage est dit enfumé et la vision imprécise : « ciel gris » L.14 ; « poudroiement de rayons » L.16 ; « les maisons de la rue de Rome se brouillaient, s’effaçaient, légères » L.16-17 ; « vitrages enfumés » L.19 ; « Une autre machine […] lâchait par sa cheminée une grosse fumée noire » L.45-46 ; « il vit alors déborder du pont cette blancheur qui foisonnait » L.56-57 ; « tout un coin de l’espace en était blanchi » L.59 ; « les fumées accrues de l’autre machine élargissaient leur voile noir » L.60-61. Ce paysage enfumé et aux traits imprécis n’est pas sans rappeler le tableau « Impression au soleil levant » de Claude Monet, peintre et ami d’Émile Zola. Les doutes pesant sur l’importance de l’influence qu’a eu Monet dans la conception de cet incipit se révèlent d’autant plus justifiés à la lecture de la ligne « un grand signal rouge tâchait le jour pâle » L.33 pouvant sans conteste associé au soleil rouge de l’œuvre de Monet. En outre, le paysage perçu par Roubaud est à la fois « tout » noir et « tout » blanc, ce qui peut laisser penser