Bandura
- A. Bandura, L’apprentissage social, Mardaga, Bruxelles, 1980 « Sauf pour les réflexes élémentaires, les individus ne disposent pas de répertoires innés de comportement. Ils doivent les apprendre. Les nouveaux patrons de réponse sont acquis soit par expérience directe, soit par observation. Les facteurs biologiques, certes, jouent un rôle dans le processus d'acquisition. Les gênes et les hormones influencent le développement physique et celui-ci à son tour influence les capacités comportementales. La dichotomie entre le comportement appris ou inné a de moins en moins de partisans à mesure que progresse la connaissance des processus comportementaux. Bien qu'il existe toujours des innéistes et des environnementalistes radicaux, il est maintenant largement reconnu que les influences expérientielles et physiologiques interagissent de subtile façon pour déterminer le comportement et qu'elles ne peuvent de ce fait être facilement dissociées. Même lorsque de nouvelles réponses sont formées entièrement sur la base des expériences d'apprentissage, les facteurs physiologiques sont également mis à c6ntribution. L'organisation des composants comportementaux en nouveaux ensembles résulte de l'expérience mais les éléments de base qui les composent préexistent comme parties de notre équipement naturel. Par exemple, les enfants naissent avec une série de sons rudimentaires qu'ils apprennent finalement à combiner en une grande variété de mots et de phrases. Les éléments phonétiques de base peuvent paraître trivials comparés aux ensembles complexes appris ensuite. Il reste qu'ils sont essentiels. Il serait erroné cependant de définir ces comportements comme instinctifs, simplement parce qu'ils combinent quelques éléments innés. Beaucoup de comportements soi-disant instinctifs, même chez les espèces inférieures, comprennent un large éventail d'éléments appris. Les comportements complexes n'émergent pas comme des entités unitaires.