Barbey d'Aurevilly : l'animalité des personnages
Barbey d’Aurevilly, auteur du XIXème siècle, est connu pour son style sulfureux et ses personnages particulièrement forts et charismatiques. Dans Une vieille maîtresse, les personnages sont portés par une passion destructrice qui prend une place majeure au sein du roman. Elle influe sur leurs relations et leurs destins. Cette passion féroce apparaît comme une lutte acharnée, animale et cruelle. Elle transcende les personnages et fait ressortir leurs instincts primaires. Mais comment l’animalité transparaît-elle au travers des personnages ? Et en quoi influe t-elle sur leurs relations ?
I) Vellini, la femme hybride :
Vellini, le personnage phare de ce roman, est une femme complexe par le nombre de facettes qui composent sa personnalité.
Des facettes qui ont toutes comme point commun un attrait profond pour l’animalité. Trois axes permettent d’englober ce qui définit l’indomptable Vellini.
a) Le fauve dans tous ses états
Ce personnage représente à elle seule toutes les images animales, mythologiques et diaboliques dispersées dans l’œuvre aurevilienne. Vellini, pourrait servir de paradigme.
En effet, elle a la démarche fascinante qui évoque celle d’une « nerveuse et souple panthère » (page 130), elle se roule sur les tapis « avec les mouvements des tigresses amoureuses » (page 161). La panthère est un carnassier répandu dans presque tout l’Orient et certaines parties de l’Afrique. La sauvagerie et la ruse dont elle fait preuve, ainsi que le courage dont fait preuve la femelle au combat, ont été souvent mentionnés dans les témoignages antiques.
De plus, le décor dans lequel on la découvre « couchée à terre, en face du feu, sur une magnifique peau de tigre » page 87, annonçait cette parenté, présentée comme une consanguinité ; lorsqu’elle pose « la main qu’elle avait mise sous la griffe d’or de la peau de tigre » (page 91).
Femme fatale et sauvage mais