baron perché par André Durand

955 mots 4 pages
Le 15 juin 1767, à Ombreuse, près de Gènes, Côme Laverse du Rondeau, qui a à peine douze ans, se révolte contre sa vieille famille aristocratique un peu déchue (son père, le baron Arminius Laverse du Rondeau, qui veut devenir duc mais est persuadé d’être la victime d’un complot des Jésuites ; sa mère, Konradine, la fille d’un général allemand qui rêve d’armées et de batailles ; son oncle qui, à demi Ottoman, est passionné d’apiculture et d’hydraulique), contre son précepteur, l’abbé Fauchelafleur (un vieux janséniste gagné par les idées nouvelles), surtout contre sa sœur, Baptiste, qui triomphe des palefreniers au jeu du bras de fer, chasse le rat, la nuit, un chandelier à la main, un fusil sous le bras, cultive des lubies culinaires, étant spécialiste des croquettes au foie de rat, des pattes de sauterelles, des queues de porc rôties enroulées en forme de gimblettes, préparant avec un malin et sadique plaisir des escargots sous maintes formes pour les déjeuners en famille. Comme, ce jour-là, elle est parvenue à décapiter des escargots pour piquer «ces têtes molles de petits chevaux avec un cure-dents, je pense, sur autant de beignets», Côme refuse de manger une fois de plus ces mollusques, et est chassé de la table. Il monte alors dans un arbre, comme les garçons de son âge sont habitués à le faire. Mais, contrairement aux autres garçons, il n’allait jamais en descendre.
Or, comme, tout autour de lui, branches et feuilles poussent, se divisent, se rejoignent, il peut, d'un «léger pas d'écureuil», circuler de branche en branche et d’arbre en arbre, avec une «obstination surhumaine» (comme le dit Blaise, son jeune frère qui, seul personnage ordinaire dans son entourage, est tout naturellement le narrateur du roman). La bravade devenant une sorte d'idéal (comment réussir ce que tous affirment être impossible?), il ne met plus jamais le pied à terre. D’en haut, il observe la vie des humains d’en bas avec plus de clarté, dit-il, avec ironie mais non sans charité,

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