Baroque
Le mot baroque trouve son origine dans le mot portugais barroco, terme de joaillerie qui désigne une perle irrégulière. Tout d’abord péjorative, cette appellation — dans un premier temps appliquée aux beaux-arts, puis élargie à la littérature et à la musique — signifie en français « inutilement compliqué, bizarre ». Son usage est postérieur aux différents courants esthétiques ainsi dénommés, par opposition au classicisme.
Dès 1888, avec Renaissance et Baroque, puis plus tard, en 1915, avec son livre Principes fondamentaux de l’histoire de l’art, l’historien de l’art suisse Heinrich Wölfflin donne pour la première fois une image positive de ce courant et en établit les bases. En France, ce n’est que dans les années 1950, avec la thèse d’un critique et théoricien de la littérature, Jean Rousset (la Littérature de l’âge baroque en France : Circé et le Paon, 1953), que la littérature française du xviie siècle n’apparaît plus comme étant entièrement classique. La redécouverte d’auteurs faisant preuve d’une inventivité foisonnante ou exubérante permet alors de définir entre la Renaissance et le Classicisme ce nouveau courant artistique et littéraire.
Le courant baroque, à la fois pictural, architectural, littéraire et musical, qui se développe un peu partout en Europe, de l’Italie à la France et du Portugal à l’Allemagne, couvre approximativement la période comprise entre 1570 et 1650 (la date de début diverge souvent, 1580 ou 1590 selon les auteurs). C’est une époque de troubles politiques, de famines, de conflits et de violence : en France, les guerres de