Baudelaire, Spleen.
Les trois premières strophes débutent par « Quand » ; ce qui exprime l’évolution du Spleen à travers une liste symptomatique. La quatrième strophe décrit un évènement impromptu durant la crise : « Des cloches tout à coup sautent avec furie » ; l’expression est renforcée par « tout à coup ». Le dernier quatrain, grâce à la conjonction « Et » exprime l’achèvement de cette crise.
La dernière strophe est un retour au silence « sans tambours ni musique ». Tout s’éteint, le combat cesse. L’homme renonce et l’Angoisse gagne. L’esprit capitule.
Pour exprimer l’enfermement de son esprit, il utilise des retournements d’images : le ciel devient un couvercle, l’horizon se transforme en un cercle de chaudron sur lequel le ciel pose un couvercle, la Terre se métamorphose en cachot, le grand est désormais petit. Ces images d’évasion deviennent des instruments d’écrasement. L’Espérance est assimilée à « une chauve-souris » ; expression des ténèbres dans les ténèbres.
2) La lutte entre Spleen et Idéal
Dans les strophes II à IV, l’Idéal est présent et l’esprit du poète se bat pour sortir de sa propre prison psychique. Un combat sans merci commence entre le Spleen et l’Idéal : « gémissements », « en proie », « cachot », « barreaux », « filets », « furie », « hurlements », « geindre ». Cette lutte est exprimée par une série d’images. (Chaque strophe vient déposer son lot d’images.) On remarque l’absence de couleurs et la grisaille tend vers le noir. Nerval parlera du « Soleil noir de la mélancolie ».
Dans la strophe V c’est la défaite de l’Idéal « corbillard », « vaincu, pleure ». L’espoir disparaît et le Spleen triomphant s’installe. L’Angoisse peu à peu devient maître de l’âme. Elle règne sur l’âme vaincue qui renonce à ses aspirations vers l’Idéal. La tyrannie du Spleen finit par écraser l’esprit. C’est le triomphe du noir ; Baudelaire l’appelle le Néant.
3) Le caractère pathologique du Spleen
Tout le poème est en progression. Le poète