Baudlaire
Trois axes (que tu as vus toi-même) peuvent ainsi être dégagés pour une première partie.
Cependant, un drame se joue au coeur de la figure idéalisée de la femme. Le recueil est parcouru par une sorte de lourdeur d'angoisse ne laissant place qu'à l'échec de cet idéal tant désiré. Cf. quelques vers de "Le Masque" (Spleen et Idéal, XX) : "La femme au corps divin, promettant le bonheur, / Par le haut se termine en monstre bicéphale". Le 'haut', c'est aussi le 'divin' du vers précédent ; mais ce divin s'anéantit dans son propre infini. Il y a nécessité de mettre en lumière une femme qui ne soit plus seulement un pur produit de l'idéal, qui ne soit plus seulement une idée. Cf. aussi "A une passante" (Tableaux parisiens, XCIII) : 1er tercet, "Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté / Dont le regard m'a fait soudainement renaître, / Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?"
"La Béatrice" (Fleurs du Mal, CXV) est, étymologiquement, la femme divine (beata), du même nom que l'objet d'amour de Dante dans la Divine Comédie ; dans la troisième partie de son oeuvre, Dante, se dirigeant vers le Paradis, est souvent guidé par une image divine, celle de Béatrice. Baudelaire, faisant référence à cette femme, s'en éloigne également dès le titre du poème : l'article indéfini "la" désacralise l'objet féminin en la rendant triviale, animale même... Cf. aussi la fin du poème "La