Le roman d'apprentissage naît avec la double volonté de détacher le roman du genre épique, en ramenant le héros aux dimensions de l'homme ordinaire, et de l'enraciner dans la réalité, qu'il vise à représenter à travers le personnage qui s'y trouve confronté. Il s'inscrit dans la tradition romanesque surtout depuis le XVIII° siècle. À la fin du roman, le héros est censé avoir mûri, avoir perdu sa naïveté initiale, être devenu un individu à part entière assumant ce qu'il est. Le romancier choisit donc un héros encore jeune, inexpérimenté, et lui fait vivre des péripéties qui lui permettront, avec le plus souvent l'aide d'un “initiateur”, à la fois de trouver sa place dans la société et de mieux en comprendre les mécanismes. La lecture de Bel-Ami, avec le parcours de Georges Duroy, son héros, qui, présenté avec trois francs quarante en poche dans l'incipit, finit marié à la fille de Walter, propriétaire du journal La Vie française, riche à millions, conduit forcément à se poser la question : En quoi Bel ami est-il un roman d’apprentissage ?
En quoi peut-on dire qu’il s’agit d’un roman d’apprentissage ?
Ascension fulgurante de Bel-Ami, personnage sans complexes ni scrupules (p.VI), prêt à abandonner ses femmes au gré de ses ambitions. On suit les traces du héros de ses débuts dans la société à son triomphe (mariage à la Madeleine avec une héritière richement dotée, poste directorial à La Vie française, futur député…).
Cernez quel est l’apprentissage fait par le personnage. (sait-il se servir des codes, … ?)
Femmes, duel, journalisme, géré argent,
Le roman débute, en effet, le 28 juin, l'année n'étant pas indiquée, et le héros, alors petit bureaucrate, n'a plus que 3 francs 40 pour finir le mois. Une double rencontre va faire bifurquer sa vie, tout en posant les deux clés du roman : celle d'un ancien ami, Forestier, qui lui prête 40 francs et l'invite le lendemain à dîner avec son patron, le puissant directeur du journal La Vie française qui pourrait