Berenice

Dans cette scène d'adieu, Berenice ressent une intense souffrance, elle a du mal à accepter la rupture. Elle est submergée par ses émotions, elle passe par plusieurs phases dans ses sentiments, sa tirade peut-être découpée en plusieurs parties. La première du vers 1 au vers 8 qui est celle de la colère et des reproches « Hé bien, régnez, cruel, contentez votre gloire », malgré cette apparente résignation, elle fait déjà un reproche à Titus en le traitant de « cruel », et elle enchaîne en lui remémorant ses promesses d'amour éternel du vers 3 au vers 8, désignant Titus par le mot « bouche. » Le champ lexical de la parole souligne non seulement la trahison : »bouche », « avouant », « ordonna », les mots « entendre » vers 8 et « écouter » dans le vers suivant sont en opposition et renforcent le sentiment de trahison : elle avait « entendu », c'est-à-dire qu'elle avait cru en ses promesses mais à présent, elle n'écoute plus car elle n'y voit plus et sous-entend que c'était de fausses promesses. Son attitude change dans la deuxième partie du discours au vers 9, Bérénice se radoucit lorsqu'elle a ses deux exclamations « pour jamais ! », « Ah ! » et elle se met à évoquer un futur triste et solitaire, un futur vide de sons, privée de celui qu'elle aime plus que tout. Elle réalise toute la partie malheureusement de cette séparation subie, le rythme change, le ton est lyrique, plaintif, cette plainte est illustrée par l'anaphore « sans que jamais Titus puisse voir Bérénice », « sans que tout le jour je puisse voir Titus. »
Dans la dernière partie de la tirade, vers 16 à 19, Bérénice reproche à nouveau desésperemment son attitude à Titus vis-à-vis d'elle comme le montre le mot « ingra » et l'emploi du verbe « dénier » lorsqu'elle lui affirme qu'il « sera consolé par avance » ou encore « ces jours si longs pour moi lui semblèrent trop courts », c'est une façon de le culpabiliser comme lorsqu'elle lui rappelait au début ses promesses, par exemple avec