Né à Paris le 2 avril 1840, d'un père italien, Émile sera élevé à Aix, mais cette enfance provinciale est marquée par la mort de son père, alors qu'il a sept ans. En 1858, Zola suit sa mère à Paris, sans véritable enthousiasme. D'ailleurs, tout va mal : élève à Saint-Louis, il échoue au bac et se retrouve dans un bureau assez navrant et bientôt quitté. Après la gêne, c'est la pauvreté puis la misère, agrémentée parfois de lectures ou de la visite de son ami Cézanne. Sa véritable chance, il ne va la trouver que chez Louis Hachette : il y entre comme commis, aux paquets, mais en profite aussi pour soumettre ses poèmes au patron. Celui-ci l'engage à écrire de la prose et fait surtout de lui son chef de publicité. C'est l'occasion pour Zola de rencontrer les auteurs « maison » et les autres, de connaître les coulisses de l'édition. Une vie : travail et vérité Quittant Hachette en 1866, Zola va exploiter cet acquis dans la presse, en collaborant à l'Événement de Villemessant avec une rubrique à mi-chemin entre la publicité rédactionnelle et la critique littéraire, avec aussi un Salon pro-Manet qui fait scandale (voir également son étude sur le même peintre en 1867). Car, pendant longtemps, Zola mènera de front son œuvre littéraire et sa collaboration à des journaux provinciaux (le Salut public de Lyon, le Sémaphore de Marseille), parisiens (l'Événement, mais aussi le Petit Journal, le Figaro, la Tribune, le Rappel, le Gaulois, le Voltaire parmi d'autres, en attendant l'Aurore) ou étrangers (_le Messager de l'Europe_ de Saint-Pétersbourg). La presse apporte à Zola non seulement les revenus que cet écrivain sans fortune ne peut pas négliger, mais encore une tribune pour faire avancer ses idées, publier son œuvre en feuilleton ou vanter ses amis, les futurs impressionnistes par exemple. Vers ces mêmes années, il publie aussi les Contes à Ninon (1864), la Confession de Claude (1865), où l'on cherche souvent des échos autobiographiques et le Vœu d'une morte (1866).