Bilan des contacts en méditerranée au xiième siècla
L’idée de croisade est restée totalement étrangère à la mentalité byzantine. Le déferlement de masses inorganisées de pauvres gens et de soldats fanatiques n’avait rien de commun avec l’appoint de mercenaires attendu par Byzance. L’incompréhension mutuelle entre Occidentaux et Orientaux conduit au sac de Constantinople lors de la quatrième croisade en 1204. La mésentente, latente depuis plusieurs siècles, s’est muée en hostilité déclarée. La rupture dans la chrétienté, entre catholiques* et orthodoxes*, sera définitive.
À l’égard du monde musulman, les croisés sont apparus comme des ennemis et des envahisseurs. Ils sont tenus pour des barbares, ignorants et vulgaires, auxquels seule la qualité de combattants est reconnue. Le souvenir des croisades survit, jusqu’à nos jours, dans la permanence du culte des héros musulmans qui ont mené le djihad : Zengî, Nûr al-Dîn et Saladin notamment. Cet affrontement n’a toutefois pas arrêté l’expansion de l’islam : les musulmans s’emparent de Constantinople en 1453. Ils camperont devant Vienne en 1529. La communauté juive a également vécu les croisades comme une agression. Á partir de la fin du XIIe siècle, l’hostilité envers les juifs se développe en Europe. Des massacres sont perpétrés dans l’Empire germanique au départ des deux premières expéditions et tout au long des chemins. Après l’établissement des États latins en Terre sainte, les quartiers juifs subsistent, sauf à Jérusalem qui demeure interdite. De fortes redevances leur sont imposées pour alimenter les "trésors" de croisade. En 1215, le port d’un signe distinctif devient