Biographie robert françois damiens
Contrairement à ce qu'affirma Voltaire, il ne fut jamais soldat mais servit un militaire qu'il suivit en Allemagne lors du siège de Philisbourg en 1734. Traumatisé par l'expérience, il devint valet à Louis-le-Grand, le collège de Jésuites à Paris, qu'il dut quitter pour s'être marié, la règle imposant aux valets d'être célibataires. Il servit comme domestique chez de nombreux conseillers du Parlement de Paris, dont certains parmi les plus virulents contre le roi.
Damiens était grand, mince et brun. Il avait un nez en bec d'aigle et tout le monde le trouvait beau. Il forma avec sa femme et sa fille une famille unie et dut lutter, au fil de ses emplois, pour ne pas trop s'éloigner d'elles. Il passait beaucoup de temps au Palais de justice, s'enquérant des nouvelles et faisant le coursier pour tel ou tel magistrat. En ces temps de conflit entre le Parlement et le roi, Damiens vécut au cœur de l'opposition parlementaire, et on en conclut, légèrement, que là était la raison de son geste.
Le mercredi 5 janvier 1757, alors que la Cour était à Trianon, Louis XV rendit visite à sa fille, Madame Victoire, qui était restée alitée au château. Alors qu'il allait regagner son carrosse, Damiens fendit la haie des gardes, le chapeau sur la tête, frappa le roi et recula par la trouée qu'il avait pratiquée. Louis XV crut d'abord à un coup de poing, puis trouva son côté ensanglanté. Les gardes saisirent alors Damiens et le roi cria alors « Qu'on l'arrête et qu'on ne le tue pas ! ». Le roi retourna à sa chambre et demanda les derniers sacrements.
L'arme du crime était un canif à deux lames, trouvé dans la poche de Damiens. Celle qui avait frappé le roi mesurait 8,1 cm. La blessure, située du côté