Blanchimant des capitaux
1.1 La réalité économique du blanchiment des capitaux
Le blanchiment des capitaux consiste à retraiter les produits d’origine criminelle pour en masquer l’origine illégale. Ce processus revêt une importance essentielle puisqu’il permet aux criminels de profiter de ces bénéfices tout en protégeant leur source. En effet, lorsqu’une activité criminelle génère des bénéfices substantiels, l’individu ou le groupe impliqué doit trouver un moyen de contrôler les fonds sans attirer l’attention sur son activité criminelle ou sur les personnes impliquées.
Le blanchiment n’est pas un phénomène récent, il existe depuis aussi longtemps que les activités criminelles elles-mêmes. Il n’existe pas de chiffres précis sur le blanchiment d’argent du fait de sa nature illicite. Cependant, le fonds monétaire international estime que le blanchiment des capitaux représente entre 500 et 1 500 milliards de dollars par an, soit un montant entre le PIB annuel de l’Espagne et celui de la France .
S’il n’est pas maîtrisé ou traité efficacement, le blanchiment de capitaux peut avoir de graves coûts sociaux et politiques. La criminalité organisée peut en effet infiltrer les institutions financières, acquérir ou contrôler des secteurs de l’économie voire corrompre des gouvernements entiers. C’est pourquoi ce problème est devenu une préoccupation majeure de nombreux pays. Pour Raymond Forni, ex président de l’Assemblée nationale, l'instrument essentiel de la lutte contre le blanchiment, c'est la loi . L’appareil législatif de l’Europe et de nombreux pays s’appuient sur les travaux d’organismes internationaux comme le GAFI (Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux). Ce groupe, composé d’experts juridiques, financiers et opérationnels, étudie et prépare des comptes rendus sur les tendances et les techniques de blanchiment et sur les contre-mesures correspondantes. Il assure aussi la promotion et