Bokhchi
Elles étaient trois sœurs, filles de Nyx (Νύξ, la Nuit) ou de l'Érèbe, ou bien de Jupiter et de Thémis, ou, selon quelques poètes, filles de la Nécessité et du Destin. L'obscurité de leur naissance indique qu'elles ont exercé leurs fatales fonctions dès l'origine des êtres et des choses ; elles sont aussi vieilles que la Nuit, que la Terre et le Ciel. Elles se nomment Clotho, Lachésis et Atropos (respectivement Nona, Decima et Morta en latin, bien que leurs noms grecs semblent plus utilisés), et habitent un séjour voisin de celui des Heures, dans les régions olympiques, d'où elles veillent non seulement sur le sort des mortels, mais encore sur le mouvement des sphères célestes, et l'harmonie du monde. Elles ont un palais où les destinées des hommes sont gravées sur le fer et sur l'airain, de sorte que rien ne peut les effacer. Immuables dans leurs desseins, elles tiennent ce fil mystérieux, symbole du cours de la vie, et rien ne peut les fléchir ni les empêcher d'en couper la trame. Une fois cependant, elles consolèrent Proserpine de la violence qu'on lui avait faite, calmèrent la douleur de Cérès affligée par la perte de sa fille ; et, lorsque cette déesse fut outragée par Neptune, ce fut à leurs prières qu'elle consentit à sortir d'une caverne de Sicile. Les anciens représentaient les Parques sous la forme de trois femmes au