Bougainville
Bougainville parle d'un vieillard qui habite dans la maison de son hôtel mais il ne s'exprime pas, au contraire, il s'enferme dans un mutisme éloquent : " Le vieillard était père de notre hôte... Cet homme vénérable parut s'apercevoir à peine de notre arrivée ; il se retira sans répondre à nos caresses, sans témoigner ni frayeur, ni étonnement, ni curiosité : fort éloigné de prendre part à l'espèce d'extase que notre vue causait à tout ce peuple, son air rêveur et soucieux semblait annoncer qu'il craignait que ses jours heureux, écoulés pour lui dans le sein du repos, ne fussent troublés par l'arrivée d'une nouvelle race."
Diderot invente donc le discours d'adieu prononcé par le vieillard au moment du départ de Bougainville. Dés lors, il faut considérer le chapitre 2 du Supplément comme une stratégie littéraire mise en place pour dénoncer l'attitude des