Boule de suif
Dès le début d'« Histoire vraie », il est évident qu'il y a deux types de personnages : ceux qui appartiennent à la noblesse, aux mondes des bien nantis, et ceux plus pauvres, provenant du secteur ouvrier et paysan. Le champ lexical se rattachant aux riches est éloquent : « demi-seigneurs, mi-hobereaux, riches, ferme-château, baron, marquis, fortune ». Celui des paysans démontre bien la différence de classe : « servante, fermiers, paysans, bonne ». Plusieurs inégalités séparent aussi ces classes. L'argent entraîne en effet le pouvoir. Lorsque de Varnetot explique les termes de l'entente concernant le changement de propriétaire de Rose, il le fait dans ces termes : « Il me céderait sa servante et je lui vendrais ma jument noire, Cocote [...] » (l. 36). Il parle de Rose comme d'une marchandise à peine plus importante qu'un cheval. Ce pouvoir sur les gens, seuls les riches avaient les moyens de l'exercer. Ce pouvoir leur permet aussi de passer outre à certaines normes sociales. Par exemple, au début du texte, les chasseurs « parlaient comme on hurle, riaient comme rugissent les fauves, et buvaient comme des citernes » (l. 10-11). Ils regardent et parlent de la servante comme d'un objet, et c'est de cette manière que de Varnetot traite Rose. Leur richesse leur permet ces écarts de conduite. Bref, à plusieurs reprises, et par divers procédés, Maupassant nous rappelle sans cesse l'existence de différentes classes sociales.
En parallèle, l'auteur aborde le thème de l'amour impossible par l'entremise de Rose et