Bourdieu

5195 mots 21 pages
Lorsqu’il publie La domination masculine (1998), Bourdieu est au sommet de sa gloire : sociologue (re)connu dans le monde entier, il est aussi la figure de proue très médiatisée des intellectuels de gauche français. Pourtant, c’est avec une très grande humilité qu’il aborde dans ce livre le sujet de la place des femmes dans notre société. "Je me suis aventuré, après beaucoup d’hésitation et avec la plus grande appréhension, sur un terrain extrêmement difficile et presque entièrement monopolisé aujourd’hui par des femmes", confie-t-il. C’est la logique de l’ensemble de ses recherches qui le pousse à traiter ce sujet, qui fournit l’exemple par excellence de la violence symbolique et de la soumission à l’ordre établi. Bourdieu démontre que cet ordre n’a rien de naturel et il a la ferme intention de le battre en brèche. Même s’il reconnaît l’intérêt des luttes féministes menées jusqu’à présent, il considère que celles-ci se focalisent trop sur l’unité domestique (le foyer, qui relève de la sphère privée) et pas assez sur les instances dans lesquelles s’élaborent et s’imposent les rapports de domination (et qui relèvent de la sphère publique). La domination masculine propose donc une approche originale et particulièrement fertile du combat féministe.
Une image grossie
Les sociétés méditerranéennes partagent une représentation du monde qui place l’homme au centre de toute chose. Si cette "cosmologie androcentrique" est plus ou moins marquée en fonction des sociétés, il semble qu’elle atteigne une forme extrême chez les Berbères de Kabylie. Bourdieu décide donc d’analyser cette société particulière en considérant qu’elle fournira une image grossie de ce qui se passe de façon moins évidente dans nos propres structures sociales.
Le premier enseignement de cette approche, c’est que ce qui apparaît aux Berbères comme "l’ordre naturel de choses" est en réalité une construction sociale qui assoit la domination des hommes. Leur façon de penser le monde associe des choses,

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