Brulée vive par souad
Souad accepte son statut de fille sans complainte. Comme le veut la tradition, il lui apparaît normal de travailler durement au service de sa famille. Elle attend patiemment l’homme qui l’épousera et la sortira de son rôle de jeune fille soumise aux exigences des parents et des frères. A 17 ans, elle tombe amoureuse de son voisin. Elle s’offre naïvement à lui, persuadée qu’il la demandera en mariage. Lorsque les jeunes amants découvrent que Souad est enceinte, le garçon s’enfuit.
Elle tente de cacher sa grossesse. Les mois passent et les parents finissent par comprendre. Dans le contexte villageois, l’honneur de la famille est gravement souillé. Le beau-frère de Souad est désigné pour
«réparer» l’affront. Souad devra être assassinée. Arrosée d’essence et brûlée vive, la jeune fille parvient pourtant à courir jusque dans la rue où deux voisines l’éteignent... Transportée en Europe pour être soignée, la honte l’accompagne. Cette terrible histoire est un témoignage bouleversant d’une femme torturée et défigurée qui garde pourtant des références culturelles propres et un regard critique sur la conception occidentale de la réalité.
Souad a 2 sœurs aînées et un frère (et 2 sœurs cadettes du 2ème mariage de son père, qui voulait des fils). Souad a appris à travailler vite, pour ne pas recevoir de coups supplémentaires de son père. Elle passe ses journées à travailler à la maison ou dans les champs. Elle ne va pas à l’école, pour son père, les filles ne doivent pas y aller, elles n’en ont pas besoin.
Souad, au fil des années, a compris pourquoi elle n’a pas d’autres sœurs alors que sa mère attend des bébés. Elle le verra de ses propres yeux, sa mère les étouffe à la naissance, lorsque c’est des filles, et c’est toujours des filles. Avoir trop de filles c’est signe de malheur. Il faut assez de filles pour faire les corvées mais pas plus.
C est ainsi que Souad tente de se rappeler la