Bruxelles 1940-1944
La capitale de la Belgique est une métropole complexe composée de communes très attachées à leur autonomie. En principe, elles sont au nombre de 16 mais durant l’occupation, c’est un Bruxelles composé de 19 communes qui est pris en compte. A la veille de la Seconde Guerre, la capitale compte près de 900.000 habitants, soit 15 % de la population totale de la Belgique. Sur le plan politique, une majorité de ces communes est dirigée par un bourgmestre libéral, même si progressivement la domination des libéraux s’érode et que les socialistes prennent progressivement pied dans les collèges bruxellois. Une première commune – Anderlecht – est aux mains d’une majorité absolue socialiste à partir de 1938.
Sur le plan linguistique, depuis la création de la Belgique, Bruxelles a connu un processus de francisation marqué et même si la législation linguistique impose le bilinguisme aux communes bruxelloises, dans les faits, le français domine largement. Centre administratif et politique, la capitale est également un lieu de pouvoir économique et diverses industries sont installées dans certaines communes bruxelloises, même si c’est avant tout la fonction administrative et commerciale qui prévaut. En tant que capitale, elle attire une migration venue de Flandre et de Wallonie mais aussi une population étrangère de près de 70.000 personnes regroupées principalement dans quelques communes : Bruxelles, Anderlecht, Saint-Gilles, Schaerbeek, Saint-Josse, Forest et Ixelles. Ces étrangers sont principalement Français, Néerlandais, Polonais, Allemands, Italiens et apatrides. Avec Anvers, l’agglomération bruxelloise concentre plus de 90 % de la population juive vivant en Belgique.
Bruxelles, le 10 mai 1940.
C’est vers 5 h que l’alerte est donnée. L’Allemagne a attaqué la Belgique. Si les rumeurs de guerre étaient bel et bien présentes, l’attaque provoque néanmoins la stupeur dans la population. Bruxelles est réveillée par le bruit des sirènes et des