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LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE STABILISÉE *
Département analyse et prévision de l’OFCE
En 2005, la politique budgétaire n’apparaît plus comme l’élément dominant de la différence des performances de croissance entre les États-Unis et la zone euro. Après des impulsions budgétaires de 1,2 point de PIB en moyenne depuis 2001, la contribution de la politique budgétaire américaine à la croissance serait négative en 2005. En 2005, le déficit budgétaire de la zone euro se détériorerait légèrement, avec l’abandon d’une politique discrétionnaire restrictive, l’impulsion devenant légèrement positive. Cinq pays appartenant à la zone euro, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce, présenteraient un déficit encore supérieur à 3 % en 2005 et en 2006. L’assouplissement du volet répressif du Pacte de stabilité, lors de la réforme intervenue en mars 2005, n’aurait pourtant pas engendré en 2005 un écart du déficit par rapport aux objectifs des Programmes de stabilité supérieur à celui réalisé sur la période 2001-2004. Mais le cycle électoral s’annonçant en Italie en 2006 et en France en 2007 constituerait un risque de dérive par rapport aux objectifs affichés dans les lois de Finances pour 2006. Aux États-Unis, en revanche, l’abandon d’une orientation budgétaire restrictive interromprait la réduction du déficit public, rendant plus risquée la gestion des déséquilibres internes et externes.
* Cette partie a été principalement rédigée par Paola Monperrus-Veroni.
Octobre 2005
Revue de l’OFCE 95
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E
n 2005, l’orientation de la politique économique s’est inversée des deux cotés de l’Atlantique (graphique 1). Aux États-Unis, les contributions de la politique budgétaire et des conditions monétaires à la croissance ont été négatives (encadré 3). Dans la zone euro, la neutralité budgétaire s’est couplée d’une sensible détente des